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10. Méfiez-vous des fausses responsabilités extra-scolaires qui vous seraient habilement confiées, ce ne sont en fait que de vraies corvées. Trouvez donc le plus rapidement possible un collègue mieux formé, pas nommé, plus intègre et plus compétent que vous, qui prendra votre nouvelle mission à cœur et saura ainsi faire grandir l’image de l’école dans laquelle il travaille lui aussi.
11. Soyez craint et redouté. Constituez des dossiers sur vos directeurs et vos collègues (qui pourraient plus tard devenir directeurs). Accumulez et notez les petites phrases, les faits, les preuves, les rumeurs. Exemple de phrase à placer sournoisement dans la salle des profs: « Mais qu’est donc devenue l’imprimante de la classe de 3e ? » quand vous savez très bien qu’elle se trouve chez un collègue protégé par le sous-directeur. Vous serez craint et on évitera ainsi de vous ennuyer avec des contraintes ou des obligations.
12. Ne vous gonflez pas la tête. Chaque école a connu un « chef » de quelque chose qui s’était cru infaillible, indispensable et incontournable. Ils sont jetés aux oubliettes, décriés ou simplement révélés aussitôt leurs pouvoirs éteints.
13. Pourquoi n’y a t’il plus rien à voler dans l’école ? Parce que la direction, les collègues et les élèves sont passés avant vous. Vous êtes mal payé, alors vengez-vous. N’hésitez donc pas à faucher tout ce qui vous tombe sous la main: papier à la photocopieuse, cd, outils, livres, … Si vous êtes amenés à commander du matériel, commandez-en plus et détournez-en une partie. Il n’y a pas de petits profits.
14. Pour éviter d’accumuler contre vous injustice, rancune et amertume, ne postulez jamais pour une fonction supérieure. De toutes façons, le pouvoir organisateur a déjà « pressenti » le candidat idéal. Et si par hasard c’était vous, on vous suggèrera de vous présenter et au besoin on adaptera l’offre de candidature à votre profil. Mais dans tous les cas, n’acceptez pas. D’abord, vous ne gagneriez pas grand chose en plus et ensuite, rappelez-vous toujours pourquoi vous avez choisi le métier d’enseignant (quatre mois de vacances, les week-ends tranquilles et tous les jours à quatre heures à la maison).
15. Afin de vous protéger contre les mauvais horaires, les responsabilités ou les activités extra-scolaires, trouvez-vous un handicap médical ou social et exploitez-le. Exemple: votre femme doit faire une dialyse toutes les semaines, votre vieille mère a un cancer, le petit dernier vous cause bien des soucis, … Vous avez l’alibi en béton pour éviter qu’on vous embête. Prenez un air dépité chaque fois qu’un membre de la direction vous parle de votre femme, mère, fils, …
16. Dès 45 ans, commencez à parler de votre retraite et faites savoir à tout le monde que vous n’en avez plus pour longtemps (même si vous en avez encore pour 20 ans). Vous sachant sur le départ et désimpliqué dans la vie de l’école, on vous en demandera encore moins que d’habitude.
17. N’hésitez pas à sur-coter les élèves, 16/20 est une très bonne cote. Votre directeur pensera que vous êtes un très bon prof, les élèves et leurs parents seront satisfaits. De toutes manières, les « buser » ne vous attirerait que des ennuis et ne changera en rien leur destin ; laissez la société faire la sélection. Pensez d’abord à votre tranquillité et à votre confort personnel.
18. Ne vous recyclez pas. Partout et toujours, montrez et exprimez clairement votre incompétence. On ne confie les nouveautés qu’à ceux qui en veulent. Soyez discrets, montrez que vous êtes dépassé par les événements, sinon c’est vous qu’on enverra en recyclage et au casse-pipe.
19. Et surtout, fermez-la. Dans les réunions pédagogiques, conseils de classe ou autres, vous n’êtes pas là pour vous donner en spectacle. Laissez les autres mettre les pieds dans les plats. En fermant votre grande gueule, vous ne vous ferez ni ennemis, ni amis. Vous garderez ainsi une neutralité bienveillante de bon aloi. Après tout, vous n’êtes quand même là que pour « enseigner ».
20. Gardez toujours votre sens de l’humour.
Si tu préfères, tu peux remplacer "enseignant" par "fonctionnaire" ou par ce que tu veux...
1. Soyez soumis. Lorsqu’on est valet, on n’est pas roi. Si le directeur vous demande quelque chose, c’est qu’il y a réfléchi, vous devez donc répondre « Oui, monsieur le directeur »… Si le temps vous manque pour obtempérer immédiatement, gardez cependant toujours l’intention d’exécuter l’ordre dès que possible. Soyez obéissant et docile, ne jouez pas au rebelle, la direction se vengerait avec sa seule arme: elle vous donnerait un horaire pourri ou ne vous trouverait plus d’heures l’année suivante.
2. Ayez l’air occupé. Lorsque vous avez terminé de donner vos heures de cours, ne traînez jamais à la portée de la direction. Traversez la cour en marchant vite, dirigez-vous nulle part, mais d’un pas décidé, ayez toujours des notes de cours sous le bras. Evitez de trop longues stations debout au vu et su de tous. On pourrait être tenté de vous confier une responsabilité supplémentaire. Toute école possède plusieurs portes, prenez l’habitude de rentrer et sortir par l’accès le plus discret.
3. Mêlez-vous de vos affaires. Si une boîte de Coca ou un papier traînent dans un couloir, contournez-les… ne les ramassez surtout pas… on pourrait vous voir. Si des élèves qui ne sont pas ceux de votre classe se chamaillent, surtout n’intervenez pas. Premièrement, ce ne sont pas vos élèves ; deuxièmement, vous risqueriez de froisser la susceptibilité de l’éducateur ou du professeur qui en est responsable ; et troisièmement, vous n’avez pas le temps d’intervenir.
4. Imitez votre directeur. Lisez attentivement les notes de services et directives pédagogiques de votre directeur, et notez surtout son vocabulaire, ses adjectifs, ses adverbes, … Lorsque vous devez lui écrire ou lui parler, copiez son style … il vous trouvera génial !
5. Ne prenez pas d’initiatives. Vous n’êtes pas payé pour faire preuve d’initiatives, mais bien pour exécuter. Il n’y a rien qui dérange plus qu’un enseignant avec de l’initiative. Si vous débordez de votre description de tâches, c’est que vous empiétez sur celle de quelqu’un d’autre et cette personne risque d’être froissée par votre attitude irrespectueuse.
6. N’attendez pas de péter les plombs et d’être contraint de prendre un mois ou plus de maladie. Prenez ici et là une journée occasionnelle de « maladie » préventive pour décompresser et éviter ainsi une absence prolongée. Mieux vaut prendre une journée de « maladie » de temps en temps, que de tomber réellement malade. Dès que vous êtes en possession de votre horaire en début d’année, planifiez soigneusement vos journées de « maladie », en choisissant évidemment les jours où vous avez le plus d’heures.
7. Gardez vos idées pour vous. Vous n’êtes pas payé pour conseiller votre patron. A moins qu’il ne l’exige, gardez vos idées pour vous. La direction est capable de penser et ses idées sont de toutes façons meilleures que les vôtres. Si ce n’était pas vrai, ils ne seraient pas au poste de direction.
8. Ne tenez absolument pas compte des réformes, des nouveaux programmes ou des nouvelles pédagogies venant du ministère ou de votre direction, vous en connaîtrez de nombreuses tout au long de votre carrière. Faites semblant de les appliquer, mais surtout ne changez rien à votre manière de faire ; une réforme chasse l’autre et la dernière en date sera vite oubliée. Réalisez un cours en début de carrière pour vous faire nommer, et ensuite faites quelques petits retouches cosmétiques tous les cinq ans.
9. En début de carrière, mettez les atouts de votre côté pour vous faire nommer. Les premiers mois, montrez-vous partout (animation de l’école, souper des anciens, fête de l’école, …) et prenez des initiatives, soyez disponible. Faites des courbettes et des sourires, soyez hypocrites. Ce n’est qu’un mauvais moment à passer (vous vous vengerez plus tard), mais il est indispensable de le faire pour une nomination rapide. Suivez discrètement votre dossier de nomination auprès du secrétaire de direction dont vous vous ferez un ami (c’est le seul vrai personnage important de l’école). Vous devriez être nommé en deux ans.
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