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C'est étonnant la place énorme qu'occupent dans notre vie les instants de bonheur si brefs par rapport au train-train si long et pourtant insignifiant, dont on ne se souvient que du décor dans lequel il fut subi.
La seule solution pour rendre ce passage moins pénible consisterait donc à l'enrichir de valeurs qui distinguent certains hommes de leurs congénères? Notion qui pourrait même s'appliquer à certaines femmes? Mais que nous apprend-on à l'école à en juger l'importance que revêtent ces valeurs de nos jours? Plus grand-chose qui s'apparente de près ou de loin à ce qui fait d'un homme une exception, quand bien même serait-il une femme.
L'école consistant à éduquer, la toute première ne nécessite pour s'y rendre aucun trajet car elle est aussi notre maison, le foyer ayant pour devoir la prise en charge des nouveaux venus qui n'en eurent pas signifié la demande puisque leur voyage a, dans la plupart des cas, commencé dans la chambre d'à côté. C'est un peu le CNED de l'enseignement de la vie dont les Parents auraient pris conscience de leur rôle déterminant de répétiteurs.
Cette mission réussie faciliterait dans une grande majorité des situations l'ambiance dans laquelle se passerait le témoin aux enseignants dont le mandat et l'obligation de résultats apparaîtraient plus clairement.
Dans quel délire sombré-je, pourquoi pas des demi-journées sur les terrains de sport pendant que j'y nuis? Quelle banderole de quelle propagande agité-je sans un instant peser la gravité de mon propos, ne suis-je pas en proie aux effets primaires de thèses totalitaires de tous poils consistant à nous la jouer partie d'un tout, ce qui ne nous mène d'ailleurs à rien?
— Ben non.
Le but avoué est avouable; retrouver le plaisir de participer, d'échanger, de communiquer, de se surpasser pour goûter au plaisir de gagner, de découvrir l'autre dans les forces et les faiblesses de sa culture ou de sa race, de l'aider, de le combattre et se quitter heureux d'avoir passé ce cap ensemble, impatients de se retrouver pour une autre étape pour mieux se respecter.
Mais j'entends déjà les grelots des clochettes roses mettant bruyamment en garde quant à cette nurserie de petits réactionnaires en herbe. D'herbe, ils considèrent celle des stades avec mépris pour son goût de l'effort et depuis plus de trois décennies lui préfèrent le parfum de lâcheté de celle des joints et pour qu'ils se libèrent de leur mal-être et se soulagent de leurs messages, ils leur ont indiqué les mûrs des maisons des autres pour qu'ils nous gratifient de leurs graffitis qui n'ont plus qu'à vous plaire.
— C’est grave docteur?
Peut-être un peu synthétique, truffé de raccourcis et de clichés.
— Ben oui.
Mais le chemin préconisé de l'irrespect dépourvu de dignité, aidé en son absence de repères par une totale démission de chaque maillon de la chaîne des intervenants ne nous mènent-ils pas plus vite encore en direction d'un autre mûr, qu'il soit taggé ou non?
J'ai dit dignité? Cela m'aura échappé.
La crevette a ceci en commun avec le veau sans hormone; elle a été élevée sous la mer.
Si je veux donner un sens à ma vie, le moment est donc venu de faire glisser mon hypocrite humilité du Zénith à mon Nadir, même si je n'ai presque rien à dire, et de regarder en mon plus profond intérieur pour faire mon coming-out.
…/…
Ne pas céder aux extrêmes, cette règle s'applique en toutes situations, et les deux exceptions qui peuvent se permettre de la confirmer sont, sans ordre de priorité dans l'urgence, un éclat de rire ou un instant de bonheur, qu'on le partage si l'on est bien accompagné, ou qu'on le déguste seul. Le rire et le bonheur, par fragments que l'on attrape à la dérobée, rarement, parfois, à la folie, mais si pas du tout, s'abstenir, même si affinités avec l'argent, s'abstenir. Un morceau de bonheur que l'on vole à l'étalage que la vie veut bien proposer, plus ou moins accessible selon la longueur de votre bras, la force de votre poignet, la fermeté de votre main, l'envie de vos yeux, l'espace occupé par votre coeur ou la hargne de vos désirs.
Combien est stupide, depuis que l'homme est aussi une femme et qu'ils se sont croisés, bien décidés à farouchement échanger leurs secrets pour rendre compliquées les choses simples, cette question existentielle qui fait les choux gras des philosophies, des religions ou des magasines pour midinettes attardées: «pensez-vous avoir trouvé le bonheur?»
Quel idiot peut penser que le bonheur soit un tel état de béatitude, que l'on consomme à doses choisies selon que l'on ait mérité de le rencontrer, de se l'offrir ou non? Le bonheur est un met luxueux qui se sert à une table où tout homme est convié, quelque soit sa condition, sa culture, sous réserve qu'il ait envie de se servir, mais il ne s'agit pas d'une vulgaire cantine, d'un libre-service ou d'un fast food, ce met précieux ne passe que rarement devant nos yeux et il faut autant d'humilité que de clairvoyance que de talent pour en apprécier le goût qui nous est dispensé selon les caprices du destin de chacun.
Combien la vie serait fade si elle se déroulait comme un tapis d'un égal et permanent bonheur!
Et le rire! Mis à part que l'on soit encore plus moche tant il déforme nos visages sauvés par le gong de son bruit -en effet, imaginez le tableau si l'on riait en silence- qu'est-il de meilleur qu'un rire profond que provoquent un bon mot, une dérision souvent plus empreinte de poésie que de provocation qui peut maquiller de drôle le faciès familier de la cruauté, une situation inique que le don d'un narrateur communique dans le partage d'un agréable instant?
Mais seulement un agréable instant; le rire, c'est comme le bonheur, c'est du bonheur, tout comme le bonheur prête au sourire, ce sont deux merveilleux états car ils sont furtifs, deux émotions à consommer sans modération que la routine et le quotidien se chargent de rationner et de rendre fugitives, et c'est bien ainsi.
Et cet instant passé, que fait-on du reste? Je rappelle aux plus distraits que le reste représente la différence entre tout le temps qui nous est alloué, pas bien long ou très pesant selon les cas ou les principaux intéressés, et les instants au mieux parcimonieux, au pire inexistants selon les cas et surtout les principaux intéressés.
La différence entre les deux est de taille! On l'appelle le train-train.