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Carnet à spirales
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© Carnet à spirales — 2jr.fr

(Je vous fais grâce des troisièmes, quatrième, cinquième et sixième couplets de cette œuvre immortelle qui trahissent la même verve et la même sensibilité à fleur de peau-queur que les précédents).

Le public trépignait, râlait, se cramponnait la théière à deux mains. L'ambiance, comme le lait, montait: ça balançait sec dans les ramures. Quelques excités commençaient à grimper sur la scène pour déshabiller leur vedette préférée, mais ils étaient impitoyablement repoussés à coups de gourdin par les malabars emplumés.

Carton-Pâte Bertrand ayant achevé (c'est le mot) sa chanson, il s'empresse de remettre les gaz en exécutant de douze balles dans le corps “l'Air de Trou Vert”, tiré du célèbre opéra écologique du compositeur italien Jauni; puis le tonitruant troubadour interpréta successivement, dans une sorte de frénésie hystérique: “Si c'est pas toi, l'est l'hotte”, “Le Chant des Parmesans” et “Savez-vous planter le chou”.

Le décibel adolescent venait de terminer son pot (d'échappent)-pourri, intitulé “Entends-tu siffler le vent du boulet?”, lorsque sur un signe discret de Radin (une fusée verte qui éclairait au-dessus des spectateurs), les Hors-l'Aloi s'éclipsèrent par la porte menant à l'endroit où était déposée la recette, non pas du bœuf bourguignon, mais du Palace.

Après avoir neutralisé le garde à l'aide de citations tirées du dernier ouvrage de Jean-Edern Hallier, en version gaélique sous titrée en serbo-croate (en français, le malheureux serait mort), les Ardus Compagnons fracturèrent le coffre-fort en même temps que la jambe gauche du caissier qui voulait s'interposer. Doc profita de l'aubaine pour essayer sur lui un nouveau vaccin de sa composition.

Leur forfait accompli, les malfrats s'enfuirent en emportant leur butin, non sans avoir jeté un regard d'adieu sur le portrait de leur idole qui garnissait l'intérieur des toilettes.

En sortant, ils croisèrent un homme distingué qui promenait son chien. Cet individu n'était autre que l'éminent Docteur Freud en personne. Mais celui-ci était trop occupé à se curer les dents avec sa canne-épée pour prêter une attention quelconque à nos zéros. Aussi n'eut-il pas le loisir de cogiter sur le complexe de l'auteur de récits loufoques qui invente des histoires à dormir couché.

De cela, chers lecteurs, vous continuez à vous moquer éperdument, mais n'oubliez pas que j'ai conservé ma mitraillette à portée de main.


Fin


© Edmond Transpire

Le Royaume de Tulauras

Chapitre neuvième.

Résumé des épisodes précédents:… Cette fois-ci, il n'y a pas de résumé des précédents épisodes, celui-ci étant le dernier, nous vous recommandons, pour que rien ne vous échappe de reprendre la lecture de ce fantastique récit à partir du premier épisode.

La bande avait trouvé place au dernier rang, dans l'ombre, près de la porte menant à la direction de l'établissement. Quand la lumière s'éteignit, Radin retint son souffle, Doc fit craquer ses jointures, Jean-Gaëtan cessa de faire du genou à son voisin, Little Jobard cracha son chewing-gum et le Jap, invisible, sourit de toutes ses dents pour montrer aux autres où il était.

… Et il entra, tenant sa guitare à bout de bras comme l'homme préhistorique tenait sa massue, suivi de ses musiciens Un tonnerre d'applaudissements éclata, tel que Franklin aurait pu jouer au cerf-volant. Cheveux longs, haut-de-chausses moulant, bottes de cuir rouge et pourpoint rose, une boucle dans l'oreille et un anneau dans le nez. Carton-Pâte Bertrand accorda sa viole de gambe, se racla bruyamment la gorge et salua le public.
— Gentes Dames et beaux Messieurs, l'accueil que vous m'avez réservé me fait chaud au cœur. Que la musique emplisse le votre d'allégresse et que les pleurs que vous verserez en écoutant mes tristes complaintes se noient dans un océan de bonne humeur (celui ou celle qui a compris ce que je viens de dire a droit à ma photo dédicacée). Et maintenant, oyez ce chant mélodieux:
«C'estoy toi qui estoy à l'estroit», une ritournelle que je composoy à une époque où j'estoy un peu coincé!

Hurlements dans l'assistance. Le vil violeux gratta son instrument. Voici le texte intégral de la chanson, tel que notre envoyé très spécial (et même franchement dérangé) nous l'a rapporté, accompagné de mon gratte-dos que j'avais oublié dans sa sauce béarnaise:

♫ Je suis Oc-queur!
♫J e suis Oc-queur!
♫ Je suis Oc-queur!
♫ Je suis Oc-queur!
♫ Je suis Oc-queur!

Refrain:
♫ C'est moy le Oc-queur!
♫ C'est moy le Oc-queur!

Deuxième couplet:
♫ Je suis Oc-queur!
♫ Je suis Oc-queur!
♫ Je suis Oc-queur!
♫ Je suis Oc-queur!
♫ Je suis Oc-queur!